François Garinand : Anarchiste dans les années 1900
Cette page a été vue [wpstatistics stat=pagevisits time=total id=1898] fois depuis le 12 déc. 2016
J’avais déjà mentionné François Garinand, le frère de Marius, dans l’article « Deux frères condamnés à la prison » que j’avais écrit en mars 2015. Depuis, de nouvelles recherches m’ont permis de mettre à jour l’activité d’anarchiste de François. Voici donc un nouvel article sur l’oncle de Stéphane, Garinand.
De la naissance au mariage
Né le 4 février 1865 à Saint-Paul-en-Jarez, une petite ville de la Loire ,François est l’aîné d’une famille de quatre enfants. Grâce au recensement de 1866, on trouve la famille au 24 rue du bourg à Saint-Paul. François a 18 mois, ses parents Jean Louis et Marie Prunier, 25 ans. Un de ses oncles, François frère de Jean Louis, vit aussi avec eux. 6 ans plus tard, en 1872, on retrouve la famille qui s’est agrandie et habite à Lorette, au 80 de la rue Nationale. François à 7 ans et sa sœur Pierrette 5 ans. L’oncle François qui a 42 ans vit toujours avec eux. En 1885, lors du conseil de révision, il est dispensé du service militaire car il a trois doigts coupés à son pied droit. Il habite alors Terrenoire, une ville qui fait partie aujourd’hui de l’agglomération de St Etienne. En 1891, il vit seul à Rive de Gier, au 54 rue de Lyon. C’est là que le 20 juin de cette même année, il se marie avec Marie Louise Seyssel. Dans l’acte de mariage, ils reconnaissent un enfant, Claude, né 3 ans plus tôt en 1888 et dont ils déclarent être les père et mère.
Son activité d’anarchiste
Le mouvement anarchiste est né en France vers les années 1881. Les activités de François semble avoir commencé vers 1890. En 1892, il habite à Saint Chamond, au 4 rue Victor Hugo. Il est membre du groupe « Les amis de Ravachol » de cette ville alors que ce dernier vient d’être décapité le 11 juillet 1892 à Montbrison. Ravachol devient alors un mythe pour de nombreux compagnons et va faire l’objet d’un véritable culte de la personnalité. Nul doute que ces événements ont conforté François sur la voie de l’anarchisme. A cette date, il est correspondant du « Père Peinard » un journal hebdomadaire anarchiste qui distille à travers ses articles au ton populaire des attaques en règle contre le système politique et économique de l’époque. L’année suivante, en 1993, habitant au 23 rue de la Liberté, il constitue une bibliothèque pour le groupe, la lecture étant pour l’anarchiste un important vecteur d’idées.
6 Jours de Prison
Lors du conseil de révision de Saint Chamond, le 3 mai 1893, François Garinand et une dizaine d’amis organisèrent une manifestation.
Armés d’énormes gourdins, précédés de deux joueurs d’accordéons, ils traversèrent la ville en déployant un drapeau rouge et en chantant des chants révolutionnaires comme Le Père Duchesne et Les Anti-Patriotes, . Des agents de police se sont alors interposés. François Garinand les pris à partie en les traitant d’imbéciles, de cochons et leur disant qu’il se chargerai de les lyncher. Deux jours plus tard, il fut condamné à 6 jours de prison.
Le 21 novembre 1883, comme de nombreux compagnons de la région, il fait l’objet d’une perquisition
En Janvier 1894, il est arrêté à Saint Chamond avec Jean Cote et Neyret et a été accusé d’avoir distribué des brochures anarchistes à des militaires de Saint Chamond et d’Izieux. Lors de sa fouille, la police a trouvé une lettre de Sébastien Faure, Propagandiste anarchiste français de renommée internationale.
Disparu ?
François Garinand est inscrit à l’état vert N°4 des anarchistes. il s’agit d’un d’état des anarchistes signalés comme disparus ou nomades. On trouve des documents sur lui aux archives nationales section police générale. Déclaré disparu du département de la Loire, Il a été vu, au milieu de l’année 1900, circulant à pied dans le département de la Marne, à recherche de travail.
Détournement d’argent
En 1903, François est secrétaire à la Bourse du Travail. Il détourne deux sommes de 300 frs, l’une votée par le Conseil Général, l’autre accordée par le gouvernement. L’ administration de la Bourse du Travail de Saint Chamond dépose plainte. Malgré un mandat d’arrêt ce dernier reste introuvable. Le matin du 26 juin 1903, il se présente au commissariat central. Il est jugé le 7 juillet 1903, reconnait les faits, les regrettant profondément. Condamné à 6 mois de prison, il sort quelques jours plus tard le 22 juillet 1903.
Divorce
Le 26 avril 1904, sa femme Marie Louise Seyssel demande le divorce et l’obtient » aux torts et griefs » de François qui est condamné à lui versé 25 frs par mois. Marie Louise à la garde de leur fils Claude qui a alors 16 ans.
Un exemple à ne pas suivre
Pour finir François Garinand est cité dans un journal socialiste « Le Peuple de Lyon » du 5 juillet 1903. L’article compare deux leaders socialistes à des « Garinand et Panel » auxiliaires d’un parti rétrograde et accusé de vol. L’article explique que des anarchistes étaient embauchés en période électorale par certains partis. François aurait-il fait de la politique ?
Les recherches sur la suite de sa vie et son décès sont demeurées infructueuses. Toutes informations sur le sujet seront les bienvenues.
Jean- Claude
Copyright - Décembre 2016 - Reproduction des textes et des photos interdites sans l'autorisation de l'auteur Sources : - Archives de la Loire : Site web - Dictionnaire des militants Anarchistes : Site web - Gallica BNF : Site Web - Fiche Ravachol sur Wikipedia : Site Web - Presse Ancienne : Le stéphanois, Journal de Vienne, Le Peuple, Express du Midi, Le républicain - Archive Nationale - Section Police Nationale
Ligne de vie de François Garinand
Date | Age | Evènement | Lieu Adresse | Détails |
---|---|---|---|---|
05 02 1865 | 0 | Naissance | Saint-Paul-en-Jarez (42740) | Père : Jean Louis Mère : Marie Prunier Ainé de la famille |
01 08 1866 | 18 mois | Recensement | 24 rue du Bourg Saint-Paul-en-Jarez (42740) | Vit avec ses parents Marie et Jean Louis. Est aussi présent dans la famille, le frère de Jean-Louis, François âgé de 38 ans |
27 09 1867 | 2 ans | Naissance de sa 1ère sœur | Saint-Paul-en-Jarez (42740) | Pierrette |
09 04 1870 | 5 ans | Naissance de sa 2ème sœur | Lorette (42420) | Marie Anne |
10 02 1871 | 5 ans | Décès de sa 2ème sœur | Lorette (42420) | Marie Anne |
1872 | 7 ans | Recensement Lorette | 80 rue nationale Lorette (42420) | Vivent à cette Adresse : Jean Louis 32ans - Marie 30 ans - Francois 7 ans - Pierrette 5 ans - Francois, frère de Jean Louis 42 ans |
02 10 1872 | 7 ans | Naissance de son 1er frère | Lorette (42420) | François Marius |
1876 | Recensement Lorette | Absent du recensement | Acte de naissance | |
01 06 1879 | 14 ans | Naissance de sa 3ème sœur | Terrenoire | Pierrette Francia |
1885 | 20 ans | Service Militaire | Terrenoire | Exempté suite blessure au pied : 3 doigts coupés au pied droit |
1891 | 26 ans | Domicile | 54 rue de Lyon Rive de Gier | |
20 06 1891 | 26 ans | Mariage | Rive de Gier | Marie Louise Seyssel |
1892 | 27 ans | Domicile | 4 rue Victor Hugo Saint Chamond | Membre du groupe Les amis de Ravachol de Saint Chamondcorrespondant local du Pre Peinard |
11 07 1792 | 27 ans | Excution de Ravachol | Montbrison | Après deux procés, le 26 avril devant la Cour d'assises de La Seine et le 21 juin à Montbrison |
02 05 1893 | 28 ans | Arrestation | Saint Chamond | A entonné des chants révolutionnaires et déployé le drapeau rouge. |
03 05 1893 | 28 ans | Jugement du tribunal | 26 Place de la Liberté Saint Chamond | Outrage agent de police 6 jours de prison |
1893 | 28 ans | Activitè anarchiste | 26 Place de la Liberté Saint Chamond | Constituait une bibliothèque pour le groupe |
21 11 1893 | 28 ans | Perquisition | 26 Place de la Liberté Saint Chamond | Fait l'objet d'une perquisition comme beaucoup de ses compagnons |
01 01 1894 | 28 ans | Arrestation | Saint Chamond | Est arrêté avec Jean Cote et Neyret et a été accusé d’avoir donné des brochures anarchistes à des militaires de Saint Chamond et d'Izieux. Lors de sa fouille, la police a trouvé deux lettres de Sébastien Faure et A. Dumas. |
Vers 1900 | 36 ans | Activitè anarchiste | disparu ou nomade | Inscrit sur l'état vert n°4 des anarchistes (état des anarchistes signalés comme disparus ou nomades) |
1900 | 36 ans | Disparition | Vu dans La Marne | Signal comme disparu du département de la Loire, circulait à pieds dans la Marne au milieu des années 1900 à la recherche de travail |
27 07 1901 | 36 ans | Mariage de François Marius | Saint Chamond | avec Josephine Julia Ageron |
24 06 1903 | 38 ans | Fausse déclaration | Saint Etienne | Garinand Franois, âgé de 39 ans, se présenta au bureau central. "Une bande d'individus, déclara-t-il avec un aplomb imperturbable, viennent de voler une -trentaine de mille francs" |
27 06 1903 | 38 ans | Incarcration | Maison d'arrét de St Etienne | Vétements portés l'arrivée Chemise couleur - Veste, gilet et pantalon noirs -Brodequins |
05 07 1903 | 38 ans | Cité dans un article | Lyon | Journal le peuple de Lyon N° 80 |
07 07 1903 | 38 ans | Jugement du tribunal | 57 rue Alsace Lorraine Saint Chamond | Abus confiance, détourne la somme de 600 frs au préjudice de la bourse de travail de Saint Chamond Condamné à 6 mois de prison |
22 07 1903 | 38 ans | Sortie du tribunal | Maison d'arrét de St Etienne | 25 jours de prison (condamné à 6 mois) |
20 09 1903 | 38 ans | Mariage de Francia | Saint Chamond | avec Stéphane Marie Gérin |
26 04 1904 | 39 ans | Divorce | Rive sur Gier | Divorce la demande de Claudine Seyssel |
Je suis très intéressé par tous renseignements me permettant de retrouver la trace de mon arrière grand père GALARDELLI, Eugène
Né le 14 décembre 1857 à Florence (Italie) – Peintre en bâtiment – Italie – Nice (Alpes Maritimes)
mercredi 18 janvier 2017
par R.D.
popularité : 8%
Signalé comme ayant disparu de Nice en octobre 1903, Eugène Gallardelli avait été inscrit à l’état vert n°4 des anarchistes disparus et/ou nomades.
Sources : AD Marne 30M83 // Etat signalétique confidentiel des anarchistes disparus et des anarchistes nomades, n°4, avril 1904 //
Merci je dépose ce message comme une bouteille à la mer,
Bonjour
Je n’ai aucun élément dans mes ancêtres qui pourrait vous aider
Les données sur les anarchistes sont difficiles à obtenir. Moi-même, je n’ai rien d’autre que ce que j’ai écrit dans l’article.
je vous souhaite bonne chance dans vos investigations
Jean-Claude